Cet article fait suite à celui déjà publié sur ce blog mais en 2011 : Le tiramisu, origine et recette. Mais en cherchant je suis tombé sur d’autres articles à travers le web décrivant le tiramisu et qui semble contredire l’article pré-cité.
Tiramisù est le cinquième mot de la cuisine italienne le plus connu en dehors de la péninsule et le premier pour les desserts. Étymologie du mot Tiramisù: soulève-moi, fortifie mon corps. Il dérive du dialecte de Trévise «Tireme su», italianisé en Tiramisù dans les dernières décennies du XXème siècle.
Apparamment, le tiramisù est né à Trévise dans la seconde moitié du XIXe siècle. Les premiers témoignages de ce dessert nous conduisent à la tradition paysanne de Trévise : le « sbatudin ». Il s’agit d’un dessert à base de jaune d’oeufs et de sucre battus ensemble. Chaque famille avait sa propre recette avec l’ajout d’autres ingrédients suivant les goûts des gens et du territoire : café, vin blanc, liqueur, biscuits, beurre, ricotta, crème, cacao, etc …
Pellegrino Artusi (1820-1911), auteur et source faisant autorité de la gastronomie italienne décrit dans la 6ème édition de son fameux « La scienza in cucina », une recette de biscuits qui ressemble fortement à notre tiramisu. En analysant soigneusement la recette de ces biscuits, nous remarquons trois ingrédients de base du Tiramisu d’aujourd’hui: le jaune d’œuf, le sucre et le cacao. En fait, du cacao et du beurre ont été ajoutés à la crème du sbatudin. Pourtant, Artusi fait remarquer qu’utiliser le mot « biscuit » pour ce dessert n’est correct car le dessert se mange avec une cuillère; comme le Tiramisu actuel.
Pour la petite histoire coquine, ne tradition verbale locale nous raconte que notre dessert a été conçu par une brillante «maîtresse» d’une maison de plaisance située dans le centre historique de Trévise. Cette « maitresse » aurait créé ce bonbon aphrodisiaque et revigorant pour l’offrir à ses clients en fin de soirée afin de les revigorer et résoudre ainsi les problèmes liés aux devoirs conjugaux lors de leur retour en famille.
On raconte que dans la grande salle du bas, quand les hommes descendaient l’escalier un peu « faitgués », cette charmante maitresse prépara ce dessert et les réprimanda ainsi : « desso ve tiro su mi » en patois local. On y retrouve les vocables du tiramisu. Ainsi serait né le « Tiremesù » un « viagra naturel » du XIXème siècle, offert aux clients de la maison.
La composition des ingrédients du Tiramisu, tous nutritifs et riches en calories, soutient cette histoire légendaire: œufs, sucre, boudoirs, mascarpone, café et cacao. Même la recette et sa préparation simple confirment cette thèse; en effet, il n’est pas nécessaire d’être un chef étoilé pour préparer ce dessert; tout le monde est capable de le faire et sans outils spéciaux.
Bref, de ses origines jusqu’à aujourd’hui, le dessert a évolué et continuera avec le temps de changer et de s’adapter aux différentes époques et lieu. Savez-vous que l’on peut préparer et déguster un extraordinaire TIRAMISU GLACÉ À LA BIÈRE ? Je vous encourage à l’essayer et vous en serez ravis.
L’écrivain trévisois Giovanni Comisso (1895-1969) était un homme de lettres et aussi le témoin le plus informé de la recette du Tiramisu. Le poète Comisso a écrit dans ses mémoires et a dit à ses amis les plus proches que sa grand-mère, descendante du comte Odoardo Tiretta, était une adepte du Tiramisù, ou plutôt de Tirame-sigh-sù, comme elle appelait ce dessert et mangeait souvent comme un dîner d’hiver. De ces souvenirs historiques, il est clair que ce dessert et cette recette étaient déjà connus à Trévise dans les années 1800.
L’histoire et l’évolution de ce dessert nous apprennent à ennoblir les aliments pauvres. Comme souvent dans les légendes, il y a plusieurs points de vérité: le Tiramisù est né à Trévise, en Italie.